Le chemin de la Téchouva

Le chemin de la téchouva !

 

Notre histoire se déroule il y a environ deux cent cinquante ans, à l’époque du saint Baal Chem Tov.

À cette époque, une merveilleuse période spirituelle a commencé pour le peuple d’Israël. Le Baal Chem Tov a répandu sa lumière et ses enseignements à travers le monde et a découvert une merveilleuse façon de servir Hachem – par la hassidout. Un chemin qui a accompagné des dizaines de milliers d’élèves, d’enseignants, et tout le peuple d’Israël.

L’un de ses nombreux élèves dont nous allons parler aujourd’hui est le saint tsadik Rabbi Yéhiel de Zlotoshov.

Saint et précieux était Rabbi Yéhiel, et bien que la puissance de sa grandeur fût immense, plus grande encore était sa modestie.

Dans la ville où vivait rabbi Yéhiel, vivait un juif hassidique innocent et craignant Hachem. Ce Juif voyageait avec sa charrette d’un endroit à l’autre, transportant des marchandises pour les vendre et parfois même il transportait des personnes d’un endroit à l’autre.

Comme la plupart des Juifs de la ville, il était strict sur le respect des mitsvotes, Barouh Hachem, et était méticuleux autant pour une mitsva facile que pour une mitsva difficile

Un jour, alors que Rabbi Yéhiel était assis dans la synagogue et contemplait la sainte Torah, le Juif a fait irruption dans a synagogue, a couru paniqué vers Rabbi Yéhiel et, d’une voix étouffée par des larmes et sanglots, a essayé de dire quelque chose au Rabbi :

Oh Rabbi ! oh Rabbi ! Qu’ai-je donc fait ?

Rabbi Yéhiel a essayé de calmer le pauvre homme, mais sans succès. Ses pleurs n’ont fait que s’amplifier…

Oh Rabbi ! oh Rabbi ! Qu’ai-je donc fait ? Pauvre de moi !

Calmez-vous mon cher lui dit Rabbi Yéhiel racontez moi ce qui s’est passé et peut être que je pourrais vous aider !

Quand le Juif se calma un peu, il commença à dire au rabbin d’une voix larmoyante : Oh saint Rabbi montre-moi le chemin de la téchouva ! J’ai fait un très grand péché envers Hachem, une faute très grave !

« Quel est ce péché ?  Expliquez-le-moi pour que je puisse vous aider et vous montrer le chemin de la téchouva lui dit Rabbi Yéhiel

Et c’est là que le Juif commença à lui dire :

Le Rabbi me connaît et sait certainement à quel point je fais attention aux mitsvotes, et surtout la mitsva du respect du chabbat. Même dans mon travail lorsque je dois voyager de ville en ville, je fais très attention à ne pas aller dans un endroit lointain le vendredi après-midi, même si' j'y suis obligé, je fais en sorte de sortir tôt le matin, après avoir bien réfléchi à l’itinéraire à prendre, et en tenant compte de toutes les perturbations possibles, et en réalisant que j’arriverai à coup sûr avant que commence le saint chabbat, alors seulement je peux prendre la route »

Vendredi dernier, j’ai été forcé de sortir la veille de chabbat. Et comme je l’ai dit, j’ai tout planifié pour pouvoir arriver à la ville à l’heure avant l’entrée de chabbat, afin de pouvoir me préparer correctement à l’accueillir calmement et joyeusement.

« Mais malheureusement, il s’est passé quelque chose à laquelle je n’étais pas préparé du tout. Une de mes roues a été détruite et je suis donc tombé en panne au milieu de la route, et si je sais généralement comment réparer une roue cassée, je suis un vrai champion pour ça, pour une raison quelconque, cette fois-ci, je n’ai pas pu la réparer à temps. »

Ce n’est que bien plus tard que j’ai pu la réparer, alors que je remarquais que le soleil était déjà sur le point de se coucher. J’ai commencé à conduire rapidement, fouettant mes chevaux de toutes mes forces.

Mais malheureusement quand je suis arrivé en ville le soleil s’était déjà couché ! – J’ai profané le chabbat, c’est arrivé accidentellement, Rabbi, je n’avais pas l’intention que cela se produise. Mais à mon grand regret, cela s’est produit. Rabbi, que faire ? J’ai profané le saint chabbat ! » s’écria le cocher juif en pleurant amèrement et fortement.

Rabbi Yéhiel, qui écoutait patiemment les paroles du cocher, avait beaucoup eut beaucoup de pitié pour lui et a voulu lui expliquer correctement comment faire téchouva sur sa faute.

Mais la façon de faire téchouva n’était pas du tout facile.

« Vous savez que vous êtes un juif précieux, lui dit Rabbi Yehiel, mais quel grave péché avez-vous commis ! Bien que cela ait été accidentel et sans intention, cela a grandement affecté votre âme, et les mondes supérieurs. Par conséquent, votre expiation sera de donner beaucoup d’argent à la charité, et quand les jours froids de l’hiver arriveront, vous devrez rouler votre corps dans la neige, et rester dans l’eau glacée, pour purifier votre corps et expier votre tourment.

« Ce n’est que lorsque vous ferez tout cela qu’Hachem aura pitié de votre âme et que vous aurez le mérite de faire téchouva », conclut Rabbi Yéhiel   et retourna à son étude.

Le pauvre conducteur de chariot, quand il entendit les paroles du Rabbi, fut vraiment désolé. Il savait que son corps faible ne serait certainement pas capable de mettre en pratique les paroles du Rabbi. Depuis ce jour, l’homme erra dans la ville avec une terrible tristesse, car s’il n’arrivait pas à réaliser les paroles du Rabbi, comment Hachem lui pardonnera-t-il ? Et comme il n’était pas capable de le faire, il serait considéré comme un pécheur et un profanateur de chabbat.

À cette époque, le saint tsadik Baal Chem Tov arriva dans la ville voisine. De toute la région, les gens commencèrent à affluer à l’auberge où se trouvait le Baal Chem Tov pour recevoir ses bénédictions, ses conseils et son salut.

L’une de ces personnes était notre cocher. Quand il apprit que le saint Baal Chem Tov était arrivé dans la région, il décida immédiatement d’aller le voir et de suivre ses conseils pour la réparation de son âme, pour le péché qu’il avait commis.

Le cocher raconta au Baal Chem Tov toute l’histoire, et quand il eut fini, le Baal Chem Tov se tourna vers lui et lui dit: Votre expiation sera de prendre un paquet de bougies et de les allumer dans la synagogue avant le début du chabbat. Ainsi, il y aura beaucoup de lumière au moment de la prière, et ce sera le remède à votre péché.

Le cocher entendit les paroles du Baal Chem Tov et fut très étonné.
Le Baal Chem Tov lui demanda : « Que se passe-t-il ? Pourquoi êtes-vous étonné ?

Le conducteur cocher lui dit qu’il avait eu un entretien avec Rabbi Yéhiel, et qu’il lui avait enseigné une autre façon de rectifier le péché, un chemin difficile avec des jeûnes et des mortifications dans la neige. Une voie qu’il ne pouvait certainement pas supporter. Et maintenant, le Baal Chem Tov lui donnait un moyen simple et facile.

Le Baal Chem Tov lui dit : « Ne craignez rien cher Juif, faites simplement ce que je vous ai expliqué. Allumez les bougies en l’honneur du saint chabbat dans la synagogue, et vos péchés seront complètement expiés.

L’homme rentra chez lui heureux et de bonne humeur, et dès qu’il arriva en ville, il alla au magasin et acheta des paquets de bougies, et le vendredi soir, il les apporta à la synagogue, afin de les allumer comme le Baal Chem Tov lui avait commandé.

Lorsque le cocher arriva à la synagogue, il chercha le responsable de la synagogue, pour lui donner les bougies qu’il avait apportées. Et après quelques minutes sans réussir à le trouver, il décida d’accrocher les bougies au lampadaire sur le mur et continua son chemin.

Quand il sortit de la synagogue, soudain un énorme chien y entra sauta vers les bougies et commença à les manger.

Le cocher étonné, voyant devant ses yeux ses bougies d’expiation devenir un plat pour chiens, fut vraiment désolé ! Il comprit qu’Hachem n’avait pas accepté sa téchouva.

Il courut immédiatement chercher un autre paquet de bougies, mais cette fois le responsable était déjà dans la synagogue, et il dit au cocher où il pouvait les allumer.

Rapidement le cocher alluma les bougies, et une chose miraculeuse se produisit. Les bougies s’allumèrent à une vitesse incroyable et, en quelques instants, consumèrent complètement.

Le cocher en voyant cela se rendit compte à nouveau que sa téchouva n’était pas la bienvenue au ciel, mais il ne désespéra pas. Il alla pour la troisième fois chercher des bougies au magasin, et les alluma là où le responsable de la synagogue le lui avait dit.

Et cette fois aussi, la troisième fois, une chose étrange se produisit. Les bougies qui furent allumées, furent éteintes à ce moment-là, par une rafale de vent qui entra par la fenêtre.

Quand le conducteur du chariot vit qu’il n’avait pas été capable d’allumer ses bougies d’expiation correctement trois fois, il réalisa que le ciel avait signé le jugement sur lui et que sa téchouva n’était pas du tout souhaitable. « Je suppose que je n’ai que deux options », dit le cocher, « Soit d’accepter la voie du repentir de Rabbi Yéhiel, soit d’être appelé pécheur toute ma vie».

Le cœur lourd et brisé, le cocher décida de se rendre à nouveau chez le Baal Chem Tov et de lui dire que sa téchouva n’avait pas été reçue.

Quand il entra chez le Baal Chem Tov et lui raconta ce qui s’était passé le vendredi soir, le Baal Chem Tov l’encouragea et le renforça : « Ne vous inquiétez pas, cher Juif, certainement la façon dont je vous ai conseillé est très bonne pour vous, mais que puis-je faire si mon disciple Yéhiel n’est pas d’accord avec cela…»

« Faites-en sorte que votre téchouva soit acceptée. Quand vous rentrerez chez vous, vous achèterez de nouvelles bougies, et le vendredi soir, vous irez les allumer dans la synagogue. Mais avant cela, allez voir mon disciple Yéhiel, et dites-lui que je lui ordonne de venir passer chabbat avec moi ».

L’homme fit ce que le saint Baal Chem Tov lui avait dit, et informa Rabbi Yéhiel de l'invitation expresse du Baal Chem Tov pour chabbat.

Rabbi Yéhiel était heureux de l’invitation d’une part, et d’autre part il en fut très surpris. Mais en tant qu’élève sérieux, il accepta rapidement l’ordre de son Rav et alla préparer son voyage.

Au même moment, le cocher se rendit à la synagogue et y alluma les bougies. Avec un cœur lourd et effrayé, il attendit de voir ce qui se passerait cette fois-ci, et à son grand plaisir, le cocher vit que les bougies étaient allumées normalement. Leurs flammes étaient scintillantes et dansaient comme un hassid un jour de fête. Le cocher était très heureux et réalisa que sa téchouva avait bien été reçue au ciel et fit entrer chabbat avec une joie débordante.

Pendant ce temps, rabbi Yéhiel partit rapidement afin d’atteindre la maison de son Rav avant l’entrée du chabbat, mais à mi-chemin, la charrette commença à faire des bruits de grincements étranges.

« Je pense que nous avons un problème » dit le cocher à Rabbi Yéhiel.  « Que se passe-t-il ? » demanda Rabbi Yéhiel

« La roue doit être cassée », dit le cocher. « Je vais m’arrêter un instant sur le bord de la route pour vérifier. »

Rabbi Rabbi Yéhiel leva les yeux vers le ciel en prière, puis se tourna vers le cocher et dit : « Rapidement, nous n’avons pas le temps, bientôt le soleil va se coucher et chabbat va entrer et nous sommes loin de la ville, vous devez le faire rapidement ».

Le conducteur du chariot lui dit : « Honorable Rabbi, je suis désolé, mais il me semble que cela prendra quelques heures, jusqu’à ce que je sois capable de démonter la roue, et jusqu’à ce que je trouve une autre pièce, avec laquelle je peux assembler une nouvelle roue, et après tout cela pour la remonter. Ce n’est pas une chose simple du tout, et certainement pas pour moi».

Rabbi Yéhiel réalisa qu’il ne fallait pas attendre un miracle et commença à marcher vers la ville. Il se dépêcha de rejoindre la ville pendant que le soleil se couchait.

Rabbi Yéhiel courut de toutes ses forces, et quelques minutes seulement avant le début du chabbat, il réussit à atteindre la ville fatigué et épuisé, et quand il atteignit l’entrée de la synagogue du Baal Chem Tov, il tomba et s’évanouit.

On le réveilla et il demanda immédiatement : « Qu'elle heure est-il ?»« Dans quelques instants, le chabbat commence », lui dirent les fidèles de la synagogue. Rabbi Yéhiel était heureux de ne pas avoir profané chabbat, et alla prier avec joie et sérénité.

À la fin de la prière, Rabbi Yéhiel s’approcha du saint Baal Chem Tov pour lui dire chabbat chalom. Puis le Baal Chem Tov se tourna vers lui et lui dit : « Chabbat Chalom à toi mon cher disciple tsadik, je vois que tu es très fatigué du chemin. Tu as dû avoir très peur d’être sur le point de profaner chabbat. Tu sais, mon cher disciple, que j’ai eu une grande miséricorde pour toi, et c’est pour cela que tu as réussi à arriver avant l’entrée du chabbat, mais tout cela t’est arrivé parce que jusqu’à aujourd’hui tu ne connaissais pas le sentiment d’une personne qui a péché. Parce que tu n’as jamais péché. Le chagrin d’un Juif, et surtout celui du cocher vivant dans ta ville, était si grand qu’il n’a plus besoin de jeûnes et de mortifications. Le chagrin seul expie le péché, et seulement pour compléter sa téchouva jusqu’à la fin, je lui ai demandé d’allumer des bougies dans la synagogue.

Mais maintenant, après avoir ressenti un peu ce que cela pourrait faire d’être comme une personne qui pèche par inadvertance, vous saurez comment comprendre son âme et vous saurez comment préparer un moyen de repentir pour elle».

 

Mais maintenant, mes chers enfants, même si parfois nous faisons des erreurs et que nous ne nous comportons pas toujours correctement, nous le regrettons certainement beaucoup. Nous devons savoir que ce chagrin est notre téchouva, une téchouva qui illumine l’âme et l’amène à sa réparation.

Maintenant, chers enfants, il est temps de faire chéma Israël Tous ensemble : « Chéma Israël, Hachem élokenou Hachem Ehad » Bonne nuit !