La mézouza du roi de Perse

La mézouza du roi de perse

 

À l’époque de Rabbi Yéoudah Anassi, un roi très riche vivait dans la lointaine Perse. Il était impossible d’imaginer et de décrire l’ampleur de sa richesse, la quantité d’argent, d’or et de diamants qu’il possédait.

Ce roi pensait que toute la grandeur et la dignité de l’homme ne se mesuraient qu’à l’ampleur de sa richesse et de ses biens, et non à sa sagesse ou à ses actes.

Pendant la journée, quand il n’était pas impliqué dans les affaires du royaume, le roi Artévane cherchait dans le monde d’autres personnes riches avec qui il pourrait se lier d’amitié et faire des affaires.

Le roi envoya ses serviteurs et ses esclaves chercher un endroit où il y avait des gens riches pour faire leur connaissance.

Un jour, le roi Artévane était assis sur son trône, et l’un de ses serviteurs entra avec quelque chose d’important à dire au roi.

« Qu’as-tu à me dire de si urgent ? », demanda le roi au serviteur.

Le serviteur répondit : « J’ai trouvé pour mon maître le roi un homme sage et riche qui vit en Terre d’Israël, c’est un grand sage parmi les Juifs, il est leur président, et son nom est Rabbi Yéoudah. Il est si riche que sa maison est aussi grande qu’un palais, sa dignité est sans limite, et tout son argent et son or n’ont aucune importance pour lui, tellement il est riche.

Le roi fut très satisfait des paroles du serviteur et lui dit : « Oh! C’est un riche qui sied à mon cœur. Je suis obligé de rencontrer une telle personne, je suis obligé de le connaître, seule une telle personne qui est à la fois riche et sage, sera capable de m’apprécier et de me respecter le plus, car sûrement il comprendra combien je suis riche et grand, bien plus que lui.

« J’ai besoin d’apprendre à le connaître et me lier d’amitié avec lui dès que possible ! », dit le roi.

Le roi ordonna à ses serviteurs d’envoyer à Rabbi Yéoudah la pierre la plus précieuse qu’il avait dans son trésor, une pierre précieuse comme on ne pouvait trouver dans le monde entier, un joyau exempt de toute impureté ou défaut.

« Envoyez cette pierre précieuse comme cadeau au sage juif. Il ne trouvera sûrement pas de meilleure pierre que celle-ci, et tout cadeau qu’il me renverra n’égalera pas son prix, et ainsi il comprendra qu’il n’y a pas plus riche que moi, et qu’il n’y a personne de plus respectable que moi ».

Artévane mit le joyau dans une belle petite boite, et l’envoya à Rabbi Yéoudah par les mains d’un messager important. Il ajouta également un petit mot sur le côté de la boîte, dans lequel il était écrit : « En l’honneur de Rabbi Yéoudah le prince, le Rav des juifs. Ce cadeau vous est offert par moi, comme un signe d’amitié entre nous deux, une pierre précieuse qui est d’une valeur inestimable. S’il vous plaît, renvoyez-moi un objet ou une autre pierre qui vaut cette magnifique pierre. Cordialement Artévane, roi de Perse ».

Quand le messager arriva chez Rabbi Yéoudah avec le cadeau dans sa main, Rabbi Yéoudah l’honora avec beaucoup d’honneur et l’invita chez lui.

Rabbi Yéoudah ouvrit la boite et admira beaucoup la beauté et la grande valeur de cette pierre précieuse unique, envoyé par le roi de Perse.

Rabbi Yéoudah lut la lettre avec beaucoup de sérieux et de révérence, et après avoir fini de la lire, il regarda autour de lui et pensa dans son cœur : « Tous mes jours, je n’ai pas du tout apprécié ma grande richesse, et je ne l’ai pas considérée à mes yeux. Je ne l’ai utilisée que pour accomplir les commandements de la Torah du mieux possible. Même ma glorieuse maison, les vêtements de valeur et tous les objets précieux en ma possession, n’ont servi qu’à augmenter l’honneur de la maison du roi David aux yeux des non-juifs, afin qu’ils ne manquent pas de respect à Israël et à grandir l’honneur de la Torah et de ses enseignements. Pourquoi ai-je besoin de ce joyau ? Et qu’est-ce de si précieux et important à mes yeux, que je peux envoyer au roi à sa place ? »

Puis une idée merveilleuse lui vint à l’esprit. Rabbi Yéoudah prit une belle et élégante mézouza, l’enveloppa dans un tissu précieux et la plaça dans une magnifique boite.

Rabbi Yéoudah présenta la mézouza à l’émissaire du roi et lui demanda de la remettre au roi.

Le roi ouvrit le cadeau que lui avait envoyé Rabbi Yéoudah et fut très surpris d’y découvrir une mézouza. Une mézouza belle et très bien écrite, mais seulement une mézouza.

Le roi était très en colère et a dit : « Qu’est-ce que c’est ? Le rabbin juif veut-il se moquer de moi ? J’attends impatiemment son cadeau depuis si longtemps, et tout ce que je reçois, c’est une mézouza ?! »

Le roi envoya à Rabbi Yéoudah une autre lettre, dans laquelle il écrivit avec une grande colère : « Je t’ai envoyé ne merveilleuse chose qui n'a pas de prix et qui n'a pas sa pareille dans le monde entier, et toi, tu m’envoies une mézouza qui peut être achetée avec quelques pièces ? Est-ce que le Rav veut se moquer de moi ?

Rabbi Yéoudah lui répondit dans une autre lettre : « Votre altesse, votre richesse est sûrement plus grande que la mienne, et tous mes biens et possessions ne valent rien par rapport votre grande richesse. Mais sachez précieux Roi, que tous mes biens et les vôtres n’ont pas la même valeur que la valeur de la mézouza, qui est l’un des commandements de la sainte loi. Et non seulement cela, mon maître le roi, mais vous m’avez envoyé une chose qui doit être bien gardée pour qu'elle ne soit pas perdue ou volée, et qui empêche de passer une bonne nuit de sommeil. Par contre la mézouza que je vous ai envoyée, est une chose qui nous garde en sécurité ! Et grâce à elle, nous pouvons dormir paisiblement et tranquillement. Et même après la mort de la personne, le mérite de la mézouza protège la personne et la sauve de l’enfer. Vous aussi, votre majesté, si vous mettez la mézouza à votre porte, elle pourra vous protéger, vous, votre corps et toute votre famille. Une telle préservation ne peut être faite avec tout l'argent et l'or du monde».

« Alors, lui écrivit Rabbi Yéoudah, la valeur de la mézouza est certainement plus grande que la belle pierre précieuse que vous m’avez envoyée».

Savez-vous, chers enfants, ce qui s’est passé ensuite ? Écoutons :

Immédiatement après cela, la fille unique du roi tomba soudainement malade d’une maladie étrange et changeante, un mauvais esprit troublait et dérangeait la jeune fille, et aucun médecin n’était en mesure de la guérir et de lui ramener la santé.

Le roi était perdu, tout son argent et son or étaient dépensés pour les plus grands médecins, qui sauveraient sa fille unique, mais rien n’y faisait.

Quand le roi fut presque découragé par la situation, il se souvint soudain du cadeau que Rabbi Yéoudah lui avait envoyé, et de ce qu’il lui avait écrit dans la lettre : « Vous aussi, votre majesté, si vous placez la mézouza à votre porte, elle pourra vous protéger, vous, votre corps et toute ta famille…».

Le roi sauta de son trône, courut immédiatement à l’endroit où il gardait le cadeau, prit la mézouza avec respect et la plaça sur la porte de la chambre de sa fille.

Et voici, de façon miraculeuse, immédiatement à ce moment-là, le mauvais esprit qui tourmentait sa fille la quitta, et elle s’est rétablit immédiatement.

C’est alors que le roi comprit ce que Rabbi Yéoudah lui avait écrit, que les mitsvotes d’Hachem donnent à l’homme, ce que tout l’argent et l’or du monde ne peuvent pas faire.

Nous aussi, chers enfants, nous apprenons de cela combien les mitsvotes d’Hachem Itbarah sont précieuses et importantes. Les mitsvotes gardent et protègent l’homme dans ce monde, et leur salaire est également préservé à l’homme pour le monde à venir. Par conséquent, rien au monde ne se compare à la valeur d’une mitsva, comme la mitsva de la mézouza.

Et rappelez-vous : la véritable dignité et l’importance de l’homme dans le monde ne se mesurent pas à son argent et à son or, mais seulement à son observance des mitsvotes d’Akadoch Barouh Ouh.

Maintenant, chers enfants, il est temps de faire chéma Israël Tous ensemble « Chéma Israël, Hachem élokenou Hachem Ehad » Bonne nuit !