Hillel l'ancien

Hillel l’ancien

 

Pendant la période du Second Temple, l'un de plus grands Tanaïmes qui a vécu en terre d'Israël se nommait Hillel l'Ancien.

Hillel l’Ancien était le président des sages d’Israël. C’était un très grand sage, de plus c’était un homme extrêmement riche.

Mais cela n’a pas toujours été le cas. Au début de son arrivée en Israël Hillel l’ancien, était pauvre et indigent, il travaillait très dur, toute la journée, pour essayer d’apporter un peu de revenus à sa famille.

Mais même le peu d’argent qu’Hillel réussissait à gagner n’était pas suffisant pour subvenir aux besoins des membres de la famille. Hillel l’Ancien avait un amour très particulier pour l’étude de la Torah, et à cette époque, pour entrer dans la synagogue pour étudier la Torah, les étudiants devaient payer avec de l’argent.

Un gardien spécial se tenait à l’entrée et empêchait ceux qui ne payaient pas d’entrer à l’intérieur de la synagogue ou de la maison d’étude.

Ainsi, chaque jour, Hillel l’ancien travaillait dur dans les champs et dans les vignes, pompant l’eau et réparant les maisons, faisant tout ce qu’il savait faire, pour pouvoir recevoir à la fin de la journée deux pièces d’argent. Avec une pièce, il achetait de la nourriture, des aliments et des boissons pour sa femme et ses enfants, et avec l’autre, il payait avec joie le gardien de la synagogue pour étudier la Torah de la bouche des plus grands de la génération Chémaya et Avtalion.

Un vendredi, Hillel se leva comme d’habitude plein de joie et le cœur chantant, fit la prière du matin et partit à la recherche d’un travail, afin de recevoir quelques pièces de monnaie en l’honneur de chabbat kodech.

Quelques heures plus tard, Hillel vit qu’il ne trouvait pas de travail. Personne n’avait besoin de travailleurs ce jour-là. Hillel se rendit compte qu’à la fin de la journée, il ne recevrait pas les deux pièces, et même pas une seule pièce malheureusement.

« Que va-t-il se passer ? Qu’est-ce que je vais faire ? D’où aurai-je l’argent pour apporter de la nourriture en l’honneur de chabbat kodech ? Et le plus important : D’où aurai-je de l’argent pour payer le gardien, avant le début du chabbat ? Sinon, qu’Hachem nous en préserve, je ne pourrai pas apprendre la Torah dans la synagogue pendant toute la durée du chabbat ! »

Peut-être pensez-vous, chers enfants, qu’aujourd’hui Hillel l’Ancien rentrera tranquillement dans sa maison, sortira un livre de la bibliothèque et s’assiéra pour étudier la Torah chez lui. Bien que ce ne soit pas la même chose que d’apprendre la Torah dans la synagogue, mais seulement pour cette fois, jusqu’à ce qu’il obtienne à nouveau du travail et de l’argent pour payer le gardien.

Mais vraiment ce n’était pas possible. Aujourd’hui, tout le monde a beaucoup de livres saints dans sa maison, de toutes les parties de la Sainte Torah. Mais à cette époque, ce n’était pas comme aujourd’hui, et les livres n’étaient pas disponibles. Par conséquent, afin d’étudier la Torah, les gens étaient obligés de se rassembler dans les synagogues ou les maisons d’étude afin d’écouter la leçon enseignée par leurs rabbins. Par conséquent, Hillel était vraiment désolé de ne pas pouvoir entrer à la synagogue.

Hillel pensa en lui-même en se dirigeant vers le gardien à l’entrée : « Je vais essayer de convaincre le gardien de l’entrée de me laisser entrer sans payer, peut-être que cette fois il m’annulera le droit d’entrée ? »

En arrivant il lui dit :« Que la paix soit sur vous, cher gardien, pouvez-vous me laisser entrer dans la synagogue ? »

Le gardien répondit :« Très volontiers, après avoir payé le droit d’entrée !»

Hillel lui dit : « Malheureusement, je ne peux pas vous payer, je n’ai pas d’argent du tout, ni pour manger pour chabbat ni pour l’entrée de la maison d’étude, mais s’il vous plaît laissez-moi entrer quand même cette fois ».

« Non et non ! Je ne pourrai pas le faire. Vous devrez obtenir de l’argent et payer, sinon vous devrez chercher un autre endroit ou retourner chez vous. Essayez simplement de vous dépêcher, chabbat arrive bientôt, et même si vous obtenez quelques pièces, vous ne pourrez pas payer plus », lui a dit le garde.

Hillel rentra chez lui et se dit : « Qu’est-ce que je vais faire maintenant ? Vais-je rester inactif dans ma maison tout le chabbat ? Apprendre dans la synagogue, je ne peux pas. Je vais devoir annuler l’étude de la sainte Torah, qu’Hachem m’en préserve ? Comment vais-je réaliser le verset : Tu l’étudieras jour et nuit ? Après tout, je suis obligé d’étudier la Torah. »

La reine chabbat est entrée, dans toutes les maisons de la ville des chants de chabbat sont entendus et les odeurs de nourriture sont transportées dans l’air. Et seulement dans la maison d’Hillel l’ancien tout est calme.

Hillel vit qu’il n’avait rien à faire chez lui, et sortit vers la synagogue, peut-être trouverait-il une solution, peut-être trouverait-il un moyen d’étudier la sainte Torah qui est toute sa vie.

Hillel regarda la synagogue, entendit la voix de la Torah gronder, et son cœur se remplit d’excitation et d’un grand désir d’y parvenir.

Le froid dehors était très fort et il y avait un grand danger de rester à l’extérieur de la maison par un tel temps. Hillel avait de nombreuses raisons pour rentrer chez lui, et certainement dans cette situation dangereuse, il était exempté d’étudier la Torah.

Mais Hillel ne renonça pas facilement à la sainte Torah.

Hillel chercha tous les moyens possibles pour entrer dans la maison d’étude. « Peut-être par la fenêtre ? Les fenêtres sont fermées hermétiquement à cause du froid. Peut-être par le biais d’une fente dans le mur ? Non ! Ils ont veillé à tout renforcer dans a maison d’étude pour que le froid ne pénètre pas».

Hillel leva la tête au ciel – « Je porterai mes yeux vers les montagnes, d’où viendront mes aides » – et soudain Hillel vit une lucarne au sommet du toit de la maison d’étude. Une ouverture pas très grande à travers laquelle sortait la fumée du four qui chauffe la synagogue.

Une joie immense s’empara d’Hillel : « J’ai trouvé un moyen d’apprendre la Torah. Je monterai sur le toit, je poserai ma tête sur l’ouverture, j’écouterai les saints Rabbanimes et j’apprendrai d’eux la Torah  ».

Hillel sauta de part et d’autre du bâtiment, jusqu’à atteindre le sommet du toit. Il posa sa tête sur l’ouverture, et commença à entendre les paroles du D.ieu vivant de la bouche de Chémaya et d’Avtalion.

Quel délice… Quelle richesse… Quelle joie… Hillel apprend la Torah… il écoute avec attention les paroles de sagesse prononcées dans la maison d’étude… Chémaya pose un problème, Avtalion trouve des solutions. Chémaya remet en cause son raisonnement, Avtalion lui donne alors une autre explication… Un des étudiants leur donne du fil à retordre en posant une question difficile, alors un autre lui répond…

La mitsva du Oneg chabbat ! Pas dans la nourriture, mais dans les délices des mots de la sainte Torah ».

Hillel s’assit et inclina l’oreille toute la nuit.

Entre-temps, il commença à neiger. Hillel, qui était complètement immergé dans la Torah, ne sentait pas du tout ce qui se passait autour de lui.

La neige devenait de plus en plus forte et s’accumulait autour du corps d’Hillel, et à cause de la morsure du froid glacial, Hillel s’évanouit soudainement.

L’heure du matin est arrivée. « Avtalion, mon frère » – La voix de Chémaya se fit entendre dans la synagogue. C’est déjà l’aube, et chaque jour la maison d’étude est remplie de la lumière du soleil, pourquoi le jour ne brille-t-il pas ? »

« Peut-être que c’est un jour nuageux et que dehors il n’y a pas de soleil ? » – Chémaya et Avtalion étaient perplexes.

« Je ne sais pas, mon cher frère, dit Avtalion, vérifions ».

La lumière du soleil pénétrait dans la synagogue à travers les ouvertures, alors les frères ont d’abord vérifié les fissures.

Ils ont levé la tête, et soudain ils ont vu quelque chose de pas clair.

« Qu’est-ce que c’est ? Est-ce que c’est la silhouette d’un homme que nous apercevons ? Y a-t-il une personne allongée sur le toit ? Montez-y vite et vérifiez !

Certains des étudiants coururent immédiatement vers le haut du toit, où ils ont vu Hillel gisant faible, avec un gros tas de neige sur lui.

Ils l’ont immédiatement sorti de là, l’ont amené dans la synagogue, ont enlevé ses vêtements mouillés et froids, l’ont réchauffé et lui ont rendu son âme.

Bien que ce jour était un saint chabbat, ils l’ont couvert d’huile pour réchauffer son corps et ont lavé son corps à l’eau tiède, parce que c’était une question de vie ou de mort. C’est ainsi que Hillel a été sauvé, car il a été jusqu’à donner sa vie pour apprendre la Torah.

Les jours passèrent, et Hillel l’Ancien eut le privilège de grandir dans la Torah, et devint lui-même l’un des plus grands de la génération, et devint le président des sages de tout le peuple d’Israël. Même dans la richesse, Hillel fut béni, jusqu’à ce qu’il oublie tous les jours de sa pauvreté. Il avait beaucoup de disciples qui suivaient ses enseignements, et ils étaient appelés Bet Hillel. Son bon ami qui portait le fardeau de diriger le peuple avec lui s’appelait Chamaï, il était le chef du Beit Din, et il avait aussi beaucoup de disciples, et ils étaient appelés Bet Chamaï.

Hillel l’Ancien a accompli ce qui est écrit dans la michna : « Quiconque étudie la Torah dans la pauvreté, finira par l’étudier dans la richesse »

Apprenons chers enfants d’Hillel l’Ancien, combien il faut faire des efforts pour l’étude de la Torah. Même si c’est un peu difficile, et même si nous avons toutes les excuses pour ne pas pouvoir étudier, nous apprendrons de Hillel l’Ancien à faire un effort et à nous surpasser pour apprendre la Torah dans n’importe quelle situation.