La naissance de Rabbi Chimon

La naissance de Rabbi Chimon bar Yohaï

Yohaï, était l’un des plus grands érudits de sa génération, il était riche et respectable, proche de la royauté, et de la tribu de Yéoudah. Sa femme, Sarah, était également très respectée, elle faisait partie des filles des dirigeants d’Israël, c’était une descendante d’Hillel l’Ancien.

Mais avec tout l’honneur et la grande richesse qu’ils avaient, il y avait une chose ardemment désirée qui leur manquait. De nombreuses années s’étaient écoulées depuis leur mariage et malheureusement aucun enfant n’était venu éclairer leur quotidien.

Ils avaient pourtant beaucoup prié pour avoir un fils juste, mais jusqu’à présent, rien n’y faisait. Ils n’avaient pas eu le mérite d’avoir un fils.

Quand Yohaï a vu que de nombreuses années s’étaient écoulées et que sa femme n’était pas encore tombée enceinte, il a réalisé qu’elle était stérile et ne pouvait pas avoir d’enfants, alors il a pensé, peut-être qu’il devrait divorcer, et épouser une autre femme, et peut-être que de cette façon il aurait des fils.

Après un certain temps, la femme de Yohaï, Sarah, a découvert ses pensées. Mais elle était tellement humble, qu’elle n’a rien dit. Au lieu de cela, Sarah la tsadékette a pris sur elle de jeûner, de prier et de donner la tsédaka, jusqu’à ce qu’Hachem ait pitié d’elle et lui envoie le salut du ciel.

Chaque jour, seule dans sa maison, elle suppliait Akadoch Barouh Ouh d’être bénie et versait beaucoup de larmes, pour qu’Hachem Itbarah lui donne un petit garçon, et ainsi son mari verrait qu’elle n’était pas stérile et ne la quitterait pas.

Et voilà que la nuit de Roch Achana, Yohaï le tsadik s’est endormi, et il a fait un rêve miraculeux.

Dans son rêve, il se voyait debout dans une grande forêt pleine de grands arbres frais et beaux, qui donnent des fruits merveilleux et sucrés. Yohaï admirait beaucoup ces arbres, car en réalité il ne les avait jamais vus auparavant.

Yohaï a continué à regarder la forêt, et de l’autre côté, il a vu des arbres minces et secs, qui n’avaient pas de feuilles, et encore moins des fruits. Quand Yohaï a regardé derrière lui, il a remarqué soudain qu’il était lui-même appuyé contre un arbre très sec.

Yohaï a continué à regarder avec émerveillement tout ce merveilleux spectacle, quand soudain un grand homme avec une apparence très particulière est entré dans la forêt.

Yohaï l’a suivi du regard, et là il a vu que ce géant avait sur son dos une grande cruche pleine d’eau. L’homme a traversé toute la forêt et a arrosé certains des arbres secs, et ils ont commencé à fleurir par contre ceux qu’il n’arrosait pas restaient secs.

Quand l’homme a atteint l’arbre sur lequel Yohaï était appuyé, il a sorti une petite cruche d’eau pure et vive de sa poche, a arrosé l’arbre et l’a béni.

Tout à coup, Yohaï a vu que la bénédiction résidait dans ces quelques gouttes d’eau. L’arbre a commencé à pousser grandement, jusqu’à ce qu’il recouvre tous les arbres de la forêt, et bientôt les feuilles de l’arbre ont poussé en abondance et des grosses pommes juteuses sont apparues, et autour d’elles de nombreuses feuilles fraîches qui embaumaient toute la forêt jusqu’au loin.

Yohaï après avoir vu tout ce spectacle dans son rêve, s’est réveillé. Yohaï était très heureux de cette merveilleuse vision, et s’est levé pour une nouvelle journée avec une joie intense.

Dès son réveil, le verset du chapitre 113 des Tehilimes est sorti de sa bouche : « Il fait trôner dans sa maison la femme stérile, devenue une mère heureuse de nombreux fils. Allélouya !»

Après avoir fait le Nétilat Yadaïm du matin, il a raconté rapidement à sa femme le merveilleux rêve qu’il avait fait et lui a dit ensuite :

« À mon avis, l’interprétation du rêve est très simple : la forêt que j’ai vue dans mon rêve est le monde. Et les arbres que j’ai vus dans mon rêve sont les parents. Les arbres frais pleins de fruits sont les parents qui ont eu des enfants, et les arbres séchés sont les parents qui n’ont pas encore eu d’enfants.

« Le grand homme qui a arrosé les arbres est un ange du ciel. Il a arrosé ces arbres aujourd’hui, à Roch Achana, car il a été décidé au ciel de les sauver, et qu’ils auront des enfants dans l’année à venir. Pour les arbres, secs que l’homme n’a pas arrosé, ce sont ceux qui n’ont pas reçu une douce bénédiction pour avoir une descendance cette année.

« Et ma chère femme, a continué Yohaï, tu es l’arbre sur lequel je me suis reposé dans mon rêve. Du fait que l’homme a arrosé notre arbre, c’est un signe que nous avons eu le privilège de recevoir la bénédiction, de donner naissance à des fils justes et sages. Il reste une chose que je n’ai pas compris dans mon rêve : pourquoi l’ange a-t-il arrosé tous les autres arbres avec la cruche d’eau qui était sur son dos, et notre arbre par contre n’a pas été arrosé par l’eau de la cruche, mais d’une petite fiole qu’il a utilisée seulement pour nous ? »

Le couple décida de se tourner vers leur saint rabbin, le Tanna Rabbi Akiva, pour lui raconter tous les détails du rêve, afin que, dans l’esprit de sa sainteté, il leur révèle sa solution.

Le lendemain de Roch Achana, tous deux sont allés ensemble voir Rabbi Akiva. Yohaï lui a raconté tous les détails de son rêve, et en effet, Rabbi Akiva a interprété le rêve, tout comme Yohaï lui-même l’avait résolu.

Rabbi Akiva a continué à leur expliquer, aussi la raison pour laquelle l’ange a arrosé leur arbre d’une autre fiole d’eau, et non de la cruche commune, en lui disant :

« Sache, mon cher Yohaï, que selon les voies de la nature, tu ne pouvais pas avoir d’enfants. Mais la multitude des prières et des larmes que ta femme a versées devant Hachem Itbarah, sont celles qui t’ont fait mériter d’en avoir, et qui ont changé ton destin, et c’est pour cela que vous avez reçu la bénédiction d’Hachem d’avoir des enfants.

La fiole avec l’eau pure que tu as vue dans ton rêve, est la fiole dans laquelle les larmes pures de ta femme ont été recueillies, et de ces larmes ton arbre a été arrosé, et que vous avez eu le privilège d’avoir la possibilité d’avoir des fils. Cette année, avec l’aide d’Hachem, vous aurez le privilège de donner naissance à un fils, qui éclairera Israël par sa sagesse et ses bonnes actions », a conclu Rabbi Akiva.

Yohaï et sa femme ont été ravis des paroles de Rabbi Akiva et sont rentrés chez eux en paix. Après un certain temps, en effet, Sarah, la femme de Yohaï, est tombé enceinte et a donné naissance à un fils.

À la naissance de ce fils, la maison était remplie d’une grande lumière, et tout le monde savait qu’il y avait une grande bénédiction dans cet enfant, et qu’il répandrait une immense lumière en Israël. Le jour de sa circoncision, ses parents ont fait' un joyeux festin et l' ont partagé avec des pauvres gens et l’ont nommé « Chimon » parce que Hachem a entendu la prière de sa mère et le son de ses pleurs.

Dès le jour de sa naissance, ses parents ont pris soin de le préserver de toute impureté et de l’élever dans la sainteté et la pureté. Dès que le jeune garçon a commencé à parler, ses parents l’ont habitué à ne dire que des choses sanctifiées. Quand il a eu cinq ans, il a été amené pour étudier la Torah dans la maison d’étude où Rabban Gamliel enseignait à Jérusalem, jusqu’à ce qu’il grandisse et devienne un grand et saint tsadik, le saint Tanna Rabbi Chimon Bar Yohaï.

De là, nous apprenons les enfants combien est grande la vertu de la téfila. Plus nous prions et implorons le maître du monde, alors Hachem Itbarah rassemblera nos prières et nos larmes, et nous sauvera dans toutes les situations.

Maintenant, chers enfants, il est temps de faire chéma Israël Tous ensemble : « Chéma Israël, Hachem élokenou Hachem Ehad » Bonne nuit !