La émouna du bûcheron

Hachem dans sa miséricorde nourrit le monde entier. Malheureusement, souvent, nous l'oublions et pensons que cela dépend de nous. On raconte qu'un jour un bûcheron se reposait à l'ombre d'un arbre. Soudain, il aperçut un berger qui arrivait avec son grand troupeau. Tout à coup, un mouton quitta le troupeau et se mit à marcher dans une autre direction sans que le berger ne s'en rende compte. Pendant plusieurs jours, le bûcheron assista au même étrange spectacle.

Un jour, il décida de suivre le mouton afin de voir ce qui advenait des moutons quittant le troupeau chaque jour. Au bout de son périple, il arriva devant une grotte. Là-bas, était assis un grand ours brun qui avait perdu ses pattes. Le mouton s'approcha de l'ours, c'est alors que l'ours ouvrit sa gueule et que le mouton s'y précipita pour se faire dévorer par le fauve. Juste à côté de l'ours, un tas d'os fit comprendre au bûcheron le sort des moutons des jours précédents.

Le bûcheron pensa alors : «Quel spectacle extraordinaire ! Pourquoi continuer à travailler autant pour de si maigres revenus alors que Celui qui donne à manger à cet ours, pourra certainement me procurer ma subsistance». Il retourna chercher ses outils de travail et en plein après-midi rentra chez lui. En arrivant chez lui, son épouse lui demanda la raison de son retour de si bonne heure et pourquoi il n'avait pas de bois avec lui. Le bûcheron lui répondit tout simplement : «Celui qui s'occupe de donner à manger à l'ours, me donnera ma subsistance». Ne comprenant rien à la situation, sa femme lui demanda de quoi ils allaient vivre et s'il était devenu fou. Pour toute réponse, notre bûcheron répéta : «Celui qui s'occupe de donner à manger à l'ours, me donnera ma subsistance». Une heure s'écoula lorsque deux hommes frappèrent à la porte en demandant au bûcheron de leur louer son âne pour deux jours entiers. Il dit alors à sa femme : «Regarde, nous avons à manger pour deux jours maintenant, tu peux être tranquille».

Malheureusement après deux jours ni les hommes, ni l'âne ne revinrent à la maison. La femme du bûcheron qui avait réussi à se contenir jusque-là laissa éclater son angoisse. Elle lui dit :«As-tu donc perdu la raison ? Regarde dans quelle situation nous sommes ! Non seulement, nous n'avons plus d'âne mais en plus, tu refuses de travailler pour notre subsistance ! Nous allons mourir de faim par ta faute». Avec assurance et détermination, il lui répondit : «Ne t'inquiète pas ! Celui qui s'occupe de donner à manger à l'ours, me donnera ma subsistance». Les deux hommes qui avaient loué l'âne étaient en fait des bandits. Le matin même, ils avaient agressé un riche voyageur pour le dévaliser de ses biens, mais face à la résistance de l'homme, ils avaient dû l'assassiner. Après leur méfait, ils voulurent enterrer le corps pour ne pas être inquiétés.

En creusant, ils découvrirent un immense trésor, mais étant trop lourd pour être transporté à bout de bras, ils décidèrent de louer un âne. En arrivant, ils mirent le trésor dans deux gros sacs de toile qu'ils chargèrent sur l'âne. Une fois le trésor en place et le corps recouvert, nos deux compères ressentirent une grosse fringale. Ils attachèrent l'âne à un arbre et décidèrent que l'un irait chercher à manger pendant que l'autre surveillerait le trésor.

En route, le premier bandit pensa :«C'est moi qui ai creusé le trou et découvert le trésor, il m'appartient ! Je vais empoisonner mon complice en mettant du poison dans son repas et le trésor sera à moi seul !» Au même moment, le bandit resté à côté de l'âne se dit :«C'est moi qui ai tué ce riche, donc le trésor me revient de droit ! Je vais lui tendre un piège pour le faire mourir». Il creusa un trou profond qu'il recouvrit de bouts de bois et de feuilles. Il manigança de faire asseoir son complice dessus pour qu'il tombe et se casse le cou dans sa chute. Lorsque le premier brigand arriva, son compagnon lui proposa de prendre place à côté de lui sur les bois pour fêter leur découverte. En s'asseyant, il tomba au fond du trou et mourut sur-le-champ. Le deuxième bandit heureux de son crime croqua à pleines dents dans le sandwich que lui avait donné son complice. Après quelques bouchées, le poison commença à faire effet et au bout de quelques minutes lui aussi mourut.

Quelques heures, plus tard, l'âne qui n'avait pas mangé de la journée réussit à couper ses liens. Il se dirigea tout naturellement vers la maison du bûcheron. En l'entendant arriver, le bûcheron sortit et décida de le soulager de sa charge. Porté par sa curiosité, il ouvrit les sacs et y découvrit le trésor des bandits qui allait lui permettre de vivre à l'abri du besoin toute sa vie. Il appela alors sa femme en lui disant : «Regarde notre âne est revenu et en plus de cela voici le trésor qu'il nous a ramené ! Alors maintenant crois-tu que Celui qui s'occupe de donner à manger à l'ours, me donnera ma subsistance ?»

Maintenant, chers enfants, il est temps de faire Chéma Israël Tous ensemble « Chéma Israël, Hachem élokenou Hachem Ehad » Bonne nuit !