L’amour de la Torah de Rabbénou Yoram

L’amour de la Torah de Rabbénou Yoram

 

« Bonne nuit, mes gentils et précieux enfants, faites de beaux et doux rêves» – c’est ainsi que la rabbanite a béni ses jeunes enfants en les endormant.

C’était une nuit très dure et pluvieuse cette nuit-là, le froid pénétrait les os et tous les habitants de la maison ressentaient cela. Par conséquent, la rabbanite a enveloppé ses enfants dans des grosses couettes en laine.

« Demain il y a l’école, vous devez dormir à l’heure et vous lever en pleine forme, afin de pouvoir étudier sans problème », a dit la rabbanite à ses enfants.

« Maman », a demandé l’une des filles, « Quand papa arrive-t-il ? »

« Tu sais, ma chère fille, qu’il est impossible de savoir quand papa rentrera à la maison ce soir, parce qu’il est occupé chaque jour à donner des cours de Torah dans tout le pays, et chaque soir, il arrive à une heure différente ».

« Quand il viendra à la maison, avec l’aide d’Hachem, je lui dirai que tu lui as dit bonne nuit. » La rabbanite l'a mise au lit et a attendu que sa fille s'endorme.

« Oh ! Dieu merci, les enfants dorment. Je peux me consacrer maintenant à ranger la maison et à l’organiser pour demain, peut-être vais -je préparer un délicieux repas. Quand le Rav reviendra, il voudra probablement manger quelque chose. »

C'était une nuit normale à la maison de la famille Abargel à Netivot.

Le père de famille est le grand tsadik Rabbi Yoram Mickaël Abargel, qui, pendant ces heures, se débattait pour transmettre des cours de Torah dans tout le pays.

Tel était l’emploi du temps quotidien du Rav, très chargé, et tout ce qu’il faisait été pour renforcer et pour ramener à la téchouva les enfants d'Israël.

C’est ainsi quand votre cœur brûle d’un amour véritable pour Israël, quand vous vous souciez de chaque juif afin qu’il fasse téchouva et se rapproche de son père céleste.

Cet emploi du temps chargé commençait déjà aux premières heures de la matinée, le Rav consacrait ce moment à son service divin personnel.

Tikoun Hatsot, la prière, un cours dispensé au public chaque matin. Après cela, il s’asseyait et étudiait jusqu’à midi.

Toutes les heures de l’après midi et de la soirée étaient réservées aux besoins du public. De nombreux cours étaient donnés chaque jour, parfois dans le nord, parfois dans le sud et parfois dans le centre du pays, les masses affluaient à ses cours pour boire ses paroles merveilleuses et douces.

De temps en temps, il allait honorer ses chers disciples ou d’autres personnes, dans leurs joies et événements.

Le plus important était de rendre heureux le cœur du peuple d’Israël.

À la fin de ces journées chargées et difficiles, il rentrait chez lui le cœur heureux, tous les soirs à une heure différente. Parfois à une heure du matin, parfois à deux heures du matin, et parfois encore bien plus tard.

Et que faisait le Rav quand il rentrait à la maison ? N’importe qui d’autre irait immédiatement au lit pour se reposer pendant quelques heures jusqu’à la prière…

Mais pas Rabbi Yoram.

Le Rav arrivait chez lui, s’asseyait et parlait avec sa chère épouse la rabbanite des événements de la journée et de ce que leurs chers enfants avaient traversé.

Ensuite, le Rav se tournait vers la table, non pas pour manger… Mais pour s’asseoir et étudier la sainte Torah, la Torah qui était toute sa vie et son cœur !

La Torah sur laquelle il est écrit : « Et tu l’étudieras le jour et nuit », et le Rav y pensait effectivement jour et nuit.

La rabbanite a regardé son mari le Rav, qui était plongé dans son étude, et a réalisé qu’il n’allait certainement pas manger, et elle est allée lui faire un thé chaud et parfumé.

Ainsi, le Rav restait et réfléchissait sur la Torah, jusqu’à ce qu’il soit temps de se préparer pour la prière, comme s'il n'avait pas passé la veille une journée chargée la veille, il s’est levé de sa chaise avec une merveilleuse vigilance pour commencer la journée avec la téfila, apprendre la Torah et rapprocher le plus grand nombre de personnes.

Revenons à cette nuit froide et rude, avec laquelle nous avons commencé l’histoire, après que le Rav soit rentré tard à la maison et qu’il a commencé à étudier.

A ce moment, le Rav étudiait le Traité de Houlin dans la Guémara. Comme à son habitude, le Rav a commencé à étudier avec douceur et enthousiasme, la théière fumante reposant à côté de lui comme une pierre inutile, car le Rav ne l'a pas remarquée à cause de son étude diligente dans la Torah.

« La sainte Guémara explique … Et la sainte Guémara réfute… Abayé a dit…, c’est ainsi que le Rav naviguait à travers le Talmud.

Pendant ce temps, dans les chambres, les enfants du Rav commençaient à se lever de leur lit. Ils entendaient quelque chose dans leur sommeil et ne comprenaient tout simplement pas quoi. Ils ressentaient quelque chose, quelque chose de bien, quelque chose de particulier, qui perturbe un peu leur sommeil… Mais ils voulaient savoir ce que c’est.

Cela a même obligé chacun d’eux à enlever sa couverture chaude…

Un par un, les enfants ont commencé à se lever de leur lit, et comme si quelqu’un les commandait, sont allés hypnotiquement en direction du Rav …

C’était la mélodie du soir du Rav, c’était la merveilleuse douceur de l’étude du Talmud qui les captivait simplement et les faisait jeter leur couverture chaude et marcher dans la direction du Rav.

Les enfants se sont levés, ont regardé leur père vénéré assis en train d’étudier au petit matin à la lumière d’une petite lampe et d’une théière qui avait déjà refroidi, et tout son corps plongé dans l’étude de la sainte Torah.

Une atmosphère ancestrale s’était répandue dans toute la maison, une atmosphère différente, bien plus chaude que la couverture et plus lumineuse que la lampe.

À ce moment-là, les enfants ont réalisé que leur père n’apprenait pas seulement la Torah, mais qu’il aimait vraiment la Torah ! Au lieu de dormir, au lieu de se reposer un peu après une journée bien remplie, le Rav a simplement donné sa vie pour l’étude de la Torah…

Les enfants ont continué à rester debout ainsi pendant de longues minutes, oubliant simplement le monde entier. Le froid glacial, l’heure tardive, l’approche du jour d’école…

Tout ce qu’ils voulaient, c’était profiter de cette atmosphère sainte et unique. Aucun d’entre eux ne voulait quelque chose de plus.

Soudain, ils ont entendu un appel dans leur direction, c’était leur mère, la rabbanite, qui les appelait…

La rabbanite, en voyant ses enfants debout fascinés, écoutant la mélodie du soir du Rav dans son étude, était très heureuse que ses enfants soient si fascinés par l’étude de la Torah. Mais d’un autre côté, elle ne voulait pas qu’ils perdent des heures de sommeil, ou interfèrent avec l’étude du Rav. Par conséquent, la rabbanite les a exhortés à revenir rapidement dans leur lit.

Même lorsque les enfants sont retournés au lit, ils ne se sont pas endormis tout de suite. Cette nuit-là, les enfants ont décidé qu’eux aussi voulaient ressentir le même sentiment. La forte impression que leur a laissée cette vision unique ne les a pas quittés, elle les a accompagnés cette nuit-là, et a continué à les accompagner de nombreuses années plus tard, jusqu’à aujourd’hui.

Vous savez, chers enfants, comment est-il possible de parvenir à un tel labeur et à une telle diligence dans l’étude de la Torah ? Cela n’est possible que par l’amour de la Torah. Ce n’est que lorsque l’on aime vraiment la Torah que l’on peut acquérir et atteindre une véritable diligence et une véritable dévotion à la Torah.

Maintenant, chers enfants, il est temps de faire chéma Israël Tous ensemble « Chéma Israël, Hachem élokenou Hachem Ehad »
Bonne nuit !