ה׳ באייר תשפ״ד (ה׳ באייר תשפ״ד (13/05/2024))
תפריט
Nos sages nous enseignent : ≪un peu de lumière chasse beaucoup d'obscurité≫. Cette histoire se passe après la tragédie que le peuple juif a vécue et racontée par un des protagonistes qui a vu de ses yeux toutes les horreurs de la Shoah.
Aux Etats unis, dans une petite ville de banlieue tranquille vivaient un mécanicien, son épouse et ses deux fils. Pour toutes les personnes de son entourage c'était un chrétien honorable même s'il n'était pas très pratiquant et un voisin très agréable. Mais derrière cette apparente vie paisible, notre mécanicien cachait un lourd passé qu'il avait enfoui dans son jardin secret depuis des années. C'était son secret à lui qu'il ne partageait avec personne. C'était en fait un juif qui avait vécu pendant la Shoah et qui avait survécu par miracle.
A cette époque il vivait à Varsovie, il était le plus jeune d'une belle famille de juifs pratiquants. Autour de lui ses frères et sœurs étaient toujours là pour l’emmener au Héder, jouer avec lui, l'aider dans les moments difficiles, lui apprendre la Torah…C'était le fils de Rav Yérouham Miller et bien sûr, il voulait devenir rabbin comme son papa. Tout se passait bien pour eux jusqu'à cette terrible journée quelques jours avant Hanouka où lui et sa famille furent déportés vers les camps de la mort par les nazis. Du jour au lendemain lui, le benjamin de la famille n'eut d'autre choix que de devenir adulte en quelques heures afin de survivre. Tout au long de son internement il lutta pour vivre et retrouver les siens, afin d'allumer encore une fois la hanoukia avec sa famille puisqu'on lui avait enlevé ce droit. Mais à la fin de la guerre, ce fut la fin de l'espérance : plus de trace de ses frères et sœurs, ni de ses parents. Pour lui l'espoir de les retrouver avait disparu tout comme sa foi en Hachem.
Après la guerre il quitta l'Europe pour les Etats-unis, épousa une fille juive qui avait perdu elle aussi sa famille pendant la guerre et ils décidèrent ensemble, de laisser derrière eux leur passé angoissant et de s'installer le plus loin possible de la communauté juive d'après-guerre. Pendant treize années ils vécurent paisiblement.
Pour l'anniversaire de son fils ainé pour ses treize ans, il avait décidé de lui faire un très beau cadeau pour marquer cette étape du passage vers l'adolescence. En arrivant au centre commercial, au lieu d'aller vers le magasin de jouets ou de sport, son fils resta figé devant un magasin d'antiquités et demanda à son père de lui offrir pour son anniversaire une hanoukia en bois se trouvant dans la vitrine. Son père essaya de le dissuader car cela éveillait en lui trop de souvenirs enfouis. Mais impossible de faire fléchir un adolescent quand il a une idée en tête. Après avoir vaincu ses peurs et dépensé une grosse somme d'argent la hanoukia fut emballée et offerte à son fils.
En arrivant à la maison son fils s’empressa de s'enfermer dans sa chambre pour découvrir son fabuleux "jouet". Ne sachant comment s'en servir, il décida de la jeter en l'air et de la rattraper mais à la 3 ème fois, il n'arriva pas à l'attraper et elle s'écrasa au sol dans un bruit assourdissant. Son père accourut dans la chambre et c'est avec effroi qu'il constata les dégâts. Des morceaux de bois jonchaient toute la chambre. Pour ne pas rajouter à la peine de son fils qui venait de briser son cadeau, ils se mirent ensemble à ramasser les morceaux. Tout d'un coup notre mécanicien trouva un petit bout de papier coincé dans un des copeaux de bois.
En lisant le mot inscrit en Yiddish sur le papier, il hurla et perdit connaissance. En reprenant ses esprits, ses proches lui demandèrent, ce qui avait bien pu le mettre dans un tel état. Il leur répondit que ce morceau de papier avait été écrit par son propre père pendant la Shoah et qu'il demandait à la personne qui trouverait cette Hanoukia de l'allumer à sa mémoire et de réaliser le plus de mitsvotes possibles pour élever son âme. Ensemble, ils décidèrent de recoller les morceaux de la Hanoukia et de l'allumer pour la fête de Hanouka et revinrent progressivement au judaïsme.
