Le voleur et le Ben Ich Haï

Le voleur qui s’est figé

Notre histoire se déroule en 1929, il y a plus de cent cinquante ans. Rabbi Yossef Haïm – le Ben Ich Haï AKadoch – décida : « Avec l’aide d’Hachem, je m’embarque pour un voyage vers la Terre d’Israël. »

Pendant des années, l’âme du Ben Ich Haï a désiré et a voulu visiter la Terre Sainte, embrasser la terre, s’en parfumer, l’honorer et ressentir ses cendres. Et maintenant, ce rêve va bientôt devenir réalité.

Le Ben Ich Haï a organisé tous les derniers préparatifs. Il a préparé un sac pour le voyage, a organisé la caravane et le guide pour le conduire pendant le long et fastidieux chemin. Puis il a dit au revoir à tous les membres de sa famille et, avec son jeune frère, Rabbi Yéhezkiel, il est parti pour la terre d’Israël, le mardi 25 Nissan.

À cette époque, il n’y avait ni voitures ni avions, et le seul moyen d’atteindre la Terre d’Israël était de marcher ou de monter à cheval. Le voyage pouvait prendre des semaines et des mois. Les routes étaient également très mauvaises, les bandits étaient partout, la chaleur de la journée et le froid de la nuit causaient des problèmes, et la route était pleine d’obstacles. Arriver sain et sauf, était presque un miracle.

Notre maitre le Ben Ich Haï et son frère ont embauché un guide arabe local qui connaissait très bien le chemin, pour les conduire en sécurité le long des routes. Mais une condition a été stipulée avec lui avant qu’ils ne partent:

« Toute la semaine, nous écouterons et obéirons à toutes vos paroles, car vous connaissez bien les chemins. Chaque fois que vous nous direz de monter – nous monterons, quand vous nous direz qu’il est temps de nous reposer – nous nous arrêterons et nous reposerons, mais une seule chose que vous devez savoir, toute la journée chabbat, nous n'avançons pas et ne continuons pas notre chemin, le jour du chabbat nous nous arrêtons et observons le caractère sacré du chabbat. Si vous acceptez cette condition, nous voyagerons avec vous, et si ce n’est pas le cas, nous chercherons un autre guide ».

Le guide arabe a accepté, et la caravane de voyageurs, qui comprenait plusieurs autres juifs, a commencé à prendre la route.

Vendredi arriva, c’était le 28 Nissan. La caravane avançait lentement à travers le désert, avant le crépuscule du vendredi soir, en approchant vers la sainteté du jour du chabbat, Rabbi Yossef Haïm et son frère sont descendus de cheval et ont commencé à planter leur tente au milieu du désert.

D’autres juifs qui faisaient partie de la caravane ont également fait comme le grand rabbin, et se sont arrêtés au bord de la route et ont commencé à étendre les tentes, se préparant à l’entrée du saint chabbat.

L’arabe – leur guide – a commencé à crier et à se mettre en colère contre le rabbin et les autres juifs : « Que faites-vous ? Êtes-vous normaux ?! Nous sommes au milieu du désert ! Tout l’endroit est plein de voleurs et de grands dangers, continuez à avancer jusqu’à ce que nous nous arrêtions dans un endroit approprié !

Il s’est avéré que malgré sa déclaration selon laquelle il acceptait leur condition de s’arrêter le jour du chabbat, il n’avait pas vraiment eu l’intention d’arrêter de voyager pour le chabbat des juifs. Il leur a seulement dit qu’il avait accepté qu’ils se joignent à sa caravane pour faire plus d’argent, mais il n’avait pas vraiment l’intention de le faire et ne voulait pas s’arrêter.

Le non juif, qui voyait qu’aucun des juifs ne prêtait attention à ses paroles, s'est tourné à nouveau vers eux en criant et en menaçant : « Si vous voulez rester ici seuls avec les voleurs et les bêtes de proie qui errent ici, c’est votre problème. Je passe à autre chose, je ne veux pas mourir ! »

Et le païen continua à suivre son chemin, mais pas sur une longue distance. Après quelques minutes de marche, le non juif s’est caché et s'est arrêté pour voir ce qui arriverait au rabbin juif et aux autres juifs qui étaient restés avec lui.

Le soleil s’est couché et chabbat Kodech a déployé ses ailes. Le Rav et les autres juifs ont fait entrer le chabbat, ont prié arvit et sont allés prendre leur repas de chabbat chacun dans sa tente.

Pendant ce temps, à l’extérieur de la tente du Rav, un groupe de voleurs s’est approché tranquillement.

Les voleurs suivaient depuis un moment la caravane, et cette fois, ce n’était pas seulement de simples voyageurs qui s’y trouvaient, mais des juifs dirigés par un grand rabbin. Les voleurs sont allés raconter cela à leur chef, Moustafa, qui était très heureux de la situation qui s’offrait à lui, et leur a demandé d’attendre patiemment le moment approprié où ils pourraient les voler et les tuer.

Quand les voleurs ont vu le rabbin s’arrêter au milieu du désert, avec seulement quelques personnes, et sans tout le groupe de personnes de la caravane pour le protéger, leur joie a été encore plus grande.

Moustafa a rassemblé tous les brigands et, ensemble, ils ont commencé à avancer vers les juifs. Il leur dit : « Que chacun d’entre vous tienne son épée, approchez-vous tranquillement de la tente et attendez le bon moment pour attaquer, voler et tuer le rabbin et les autres juifs ».

Moustafa, le chef des bandits, a ordonné au reste de la bande d’attendre un signal de sa part, puis tous ensemble devaient charger et attaquer le pauvre rabbin. Quand Moustafa a vu que c’était le bon moment pour mener à bien son complot, il a fait signe d’entrer et tous les voleurs sont entrés dans la tente en même temps, criant et crachant des regards de haine.

Moustafa est allé directement voir le rabbin, a regardé le visage saint et pur du rabbin, et avant qu’il ne puisse faire ce qu’il complotait, il s’est soudainement figé et ne pouvait plus bouger.

Les autres voleurs ont vu leur chef immobile et n’ont pas compris ce qui se passait ou ce qui s’était passé. Alors ils ont également arrêté et ont attendu de voir ce qui allait se passer.

Pendant se temps, Moustafa regarde le visage du rav et se dit : « Ce visage saints, je le connais, je l’ai déjà vu, mais où ? » Moustafa essayait de se souvenir.

Soudain, tout à coup, Moustafa a sauté vers le Ben Ich Haï, est tombé à ses pieds, les a embrassés, a demandé pardon au Rav pour lui avoir causé du chagrin et de l’avoir arrêté au milieu du repas de chabbat. Puis, il a fait signe aux voleurs de faire demi-tour et de quitter la tente, en leur disant :« Nous partons d’ici immédiatement, nous ne toucherons pas à ce saint Rav juif, allez vite ! »

Pendant tout ce temps, le guide de la caravane s’était caché sur le bord de la route, en observant de loin. Quand il a vu tous les voleurs courir vers leur endroit, il s’est rendu compte qu’il s’agissait d’un saint homme, et qu’il ne l’avait pas respecté correctement. Le non-juif a couru vers le Rav, tremblant, il tomba à ses pieds et lui dit : « Rabbi, je m’excuse, je ne savais pas que tu étais un saint homme, à partir de maintenant je tiendrai ma promesse, et nous ne continuerons à avancer le chabbat. »

Le Ben Ich Haï a été ravi par les paroles du guide et a continué d’étudier, de prier et de savourer la sainteté du chabbat, avec joie et allégresse.

Pendant ce temps, à quelques kilomètres de là, Moustafa et sa bande sont retournés dans leur caverne de voleurs. En colère et grognon, l’un des voleurs s’est tourné vers Moustafa, leur chef, et lui a crié : « Qu’est-ce qui t’est arrivé ? Qu’est-ce que cela aurait dû être ? Une proie si facile comme nous n’en avons jamais eue ! Pourquoi nous as-tu ordonné de partir ? Nous aurions pu repartir avec un gros butin sans aucune résistance ! Que s’est-il passé là-bas ?

Moustafa lui dit ceci : « Quand j’ai vu la sainte face du Rav, elle m'est apparue très familière, et je ne pouvais rien lui faire, mais je ne me souvenais plus où' l'avoir vue. Quelques minutes plus tard, je me suis souvenu. Ce saint rabbin est le Rabbin de Bagdad, et j’étais moi-même un résident de Bagdad. Un jour, un juif de la ville me devait beaucoup d’argent, et il ne voulait pas me le rendre. Je l’ai poursuivi en justice, et il a nié en disant qu’il ne m’avait jamais emprunté d’argent, et au tribunal, ils l’ont exempté de me payer. Ça m’a fait très mal que ce juif mente comme ça, alors j’ai fait ce que font les juifs. La voie des juifs, quand ils ont un jugement une personne d'un autre peuple, est qu'ils vont voir leur rabbin qui 'statue, et ce qu’il décide, ils le font ».

« Je suis allé avec le juif chez le rabbin, et là il ne mentait plus. Il a dit au rabbin qu’il me devait l’argent, et il a dit qu’il avait menti au tribunal, parce qu’il n’avait pas d’argent pour me payer. Le rabbin a juste ordonné qu’il devait me payer tout l’argent ».

« Mais parce qu’il a vu que le juif n’avait pas d’argent, il a lui-même payé l'argent que le juif me devait. Depuis lors, je connais le rabbin, qui n’est pas seulement un saint juif qui exige la vérité ! Mais il a aussi un grand cœur miséricordieux ».

« C’était le rabbin que nous voulions voler, quand je me suis souvenu de cet acte, je ne pouvais plus faire de mal au rabbin, une personne si sainte et juste», a conclu Moustafa.

Quelques jours plus tard, le 12 Iyar, le rav est arrivé en vie et en paix en Terre d’Israël. Le rabbin a visité la Galilée, Jérusalem et Hébron jusqu’à son retour dans sa ville natale de Bagdad.

De là, nous apprenons chers enfants comment Hachem prend soin des justes et les protège, afin que rien de mal ne leur arrive, et combien il est important de s’accrocher à la vérité et à la justice, à chaque personne, et d’avoir pitié et d’aider tout le monde.

Maintenant, chers enfants, il est temps de faire chéma Israël Tous ensemble « Chéma Israël, Hachem élokenou Hachem Ehad » Bonne nuit !